Témoin d’horreurs, Corneille séduit en chanteur de charme

Sur la plage, entre les tentes colorées et les cabines blanches, le nom circule. Corneille, on connaît. Il est passé à la télévision, sur les radios FM et il a une histoire : sa famille tutsie a été décimée sous ses yeux au Rwanda en 1994.

Corneille et Louis Chedid ont enflammé Paris-Plage

C’EST dans une ambiance de folie que la troisième édition de Paris-Plage s’est finie hier soir. Dès 16 heures, la foule s’était réunie près du pont de Sully pour écouter une toute dernière fois les artistes du festival Fnac Indétendances. Mise en bouche réussie avec le jazz électro du groupe Wize avant l’arrivée sur scène du très attendu Corneille, à 18 heures.

C’est accompagné d’une seule guitare et de son sourire dans la voix que le petit prodige rwandais a livré une version acoustique de ses tubes comme « Seul au monde », « Ensemble » et bien sûr « Parce qu’on vient de loin ». Des paroles universelles reprises en coeur par un public conquis, essentiellement composé de fans comme Fanta, 8 ans, au bord des larmes sous son chapeau, ou Yoyo, septuagénaire déchaînée venue avec ses photos plastifiées de l’artiste. « J’ai une véritable tendresse pour ce garçon », lâche-t-elle accrochée à la barrière du premier rang.

Il a ensuite fallu patienter presque une demi-heure pour entendre Louis Chedid. Pas de quoi décourager les spectateurs pour autant, entassés sur les quais, les ponts et mêmes les trottoirs, au-dessus de la scène. Entouré de ses quatre jeunes musiciens, l’artiste a illuminé de sa présence et envoûté le public de ses mots doux. De ses plus grands succès aux chansons plus récentes issues de son dernier album « Un ange passe », Louis Chedid a fait swinguer les quais de Seine en alternant rythmes rock et sonorités plus intimistes. Une chaleur humaine grâce à laquelle il a pris le public par la main pour chanter avec lui « Triste et malheureux comme la pierre » ou encore « Comédie humaine ». Le poète a même cédé au rappel devant un parterre de têtes ravies et dodelinantes. L’ambiance est montée au fur et à mesure que le soleil se couchait sur les monuments de la capitale et c’est ensuite JP Nataf, ancien chanteur des Innocents qui a pris le relais avec les titres de son album « Plus de sucre ». Enfin Rodolphe Burger – l’ex-leader de Kat Onoma – a eu la lourde tâche de conclure ce concert de près de cinq heures avant extinction des feux… jusqu’à l’année prochaine.

PARIS, HIER SOIR. Avec une version acoustique de ses tubes , le chanteur rwandais Corneille a charmé les spectateurs entassés sur les quais de Seine, les ponts et les trottoirs . (LP/DELPHINE GOLDSZTEJN.)

Anne-Sophie Damecour
Le Parisien , samedi 21 août 2004

Club Soda 31 juillet 2004 – Nuit étoilée

Inutile hier soir de regarder vers le ciel pour voir des stars. De toute façon, avec la journée que nous venions de passer, nous savions bien qu’il n’y aurait rien à voir au dessus de nos têtes…

500 000 disques plus tard…

Nous étions à Spa la semaine dernière, René-Franz- imprésario de Corneille- et moi, dans la loge à l’abri des cris des 10 000 fans qui acclamaient sur la grande scène des Francos la nouvelle sensation R&B-pop.

Les Belges criaient encore son nom lorsque le chanteur a fait irruption dans sa loge à la fin du concert. Au pied du petit l’escalier menant à celle-ci, des fans, des journalistes et des photographes attendaient, massés, qu’il en sorte à nouveau. Même pour l’artiste et son imprésario, qui n’en sont pas à la première de ces preuves d’affection, la scène ne finit pas de surprendre.